De chez Cap Gemini à l’EPITA, chaque semaine…
Aurélien Andrey (23 ans) est en première année d’apprentissage à l’EPITA. Alternant les journées à l’école et son travail au sein d’un entreprise, il raconte comment il a choisi cette formation méconnue, diplômante et extrêmement satisfaisante à ses yeux. Devenir ingénieur informaticien sans bourse délier, avoir le soutien d’une entreprise, se former en temps réel et exploiter ses connaissances pratiques sur de réels projets en entreprise, voici la vie d’Aurélien.
Bonjour Aurélien. Parlez-nous un peu de votre emploi du temps…
Je travaille la moitié de la semaine chez Cap Gemini à la Défense et l’autre moitié ici sur le campus de l’EPITA. Je suis aux 35 heures légales par semaine, comme un salarié classique, une législation spécifique encadre mes temps de travail. Mon contrat d’apprentissage de trois années (signé entre l’entreprise, le CFA et moi-même) me transforme en salarié de Cap Gemini, même lorsque je suis présent à EPITA. Mes cours en amphithéâtre rentrent donc dans le compte des 35 heures.
Votre statut évolue, durant ces trois années ?
Oui. De deux jours en entreprise, je passe à trois la seconde année.
Comment expliquez-vous que le grand public perçoive l’apprentissage et l’apprenti comme une personne en bleu de travail apprenant à réparer une voiture, par exemple ?
L’exemple que vous donnez est aussi un apprentissage en soi, attention (rire) mais il y a différentes formes d’apprentissage. Moi, j’ai choisi cette voie pour devenir expert en ingénierie informatique. Ce n’est pas encore un choix d’études supérieures bien connu du grand public, cette voie est en plein développement. J’ai moi même découvert cette formule par le biais d’un ami qui est devenu ingénieur dans le bâtiment.
Quelle est la procédure ?
J’étais en stage dans une entreprise, par le biais d’une autre école d’ingénieurs en informatique dans lequel je ne me sentais pas bien. J’étais ennuyé : la formation ne me convenait pas mais le stage m’épanouissait professionnellement. J’ai cherché à le poursuivre : j’ai découvert l’apprentissage. Je l’ai proposé à l’entreprise qui a immédiatement accepté : il ne me restait plus qu’à trouver une école informatique sur Paris qui me correspondait, j’ai trouvé l’EPITA. Mon dossier est passé et je suis devenu apprenti.
Cap Gemini a perçu comment votre demande ?
Très bien, ils avaient déjà un élève en apprentissage et ils souhaitaient développer cette activité. Après un simple entretien avec la DRH, nous avons évoqué mes motivations, les besoins de l’entreprise et mes désirs d’avenirs. J’ai donc eu leur feu vert pour démarrer ma formation en trois ans.
N’est-ce pas compliqué de passer d’un statut d’étudiant sur un campus à un statut de salarié dans une entreprise, dans la même semaine ?
C’est parfois complexe, oui et cela demande quelques semaines de réglages en début de parcours. Il faut apprendre à travailler intelligemment : je suis présent dans l’entreprise pour deux journées seulement, je dois donc concentrer sur ce court laps de temps les informations nécessaires à mon travail. Il faut pouvoir se remettre dans le bain chaque lundi sans réelle notion de continuité puisque mon travail est interrompu le mardi soir.
Il y a des avantages, pour un étudiant, d’avoir un pied dans deux structures ?
Oui, on perçoit immédiatement l’aspect pratique des cours enseignés à l’école. Je peux mettre en application ce que j’ai appris, sans filet, cela n’entre pas dans le cadre d’un exercice, c’est bien plus stimulant de savoir que c’est une vraie tâche pour un vrai client. Par exemple, en première année à l’EPITA, j’ai appris le langage C, l’évolution dans un environnement UNIX et il se trouve que mon premier job, chez Cap Gemini était pile dans ce domaine. Je me sens en confiance, je suis d’autant plus dans le concret lorsque je peux débloquer des collègues plus expérimentés, plus « généralistes » qui profitent ainsi des bases techniques récentes que je viens d’apprendre en cours.
Votre futur, vous le voyez chez Cap Gemini ? Signer pour un apprentissage avec une entreprise signifie que vous devez y rester à l’issue des trois années ?
Absolument pas : si je décide de partir au bout de trois ans, je peux le faire, je reste entièrement libre de mon choix professionnel. Comme cela se passe très bien depuis mon arrivée, pourquoi changer ? Je pense continuer à travailler dans cette entreprise : l’expérience est plus que satisfaisante. Je suis aussi à l’aise à l’école qu’avec mes collègues, j’en retire énormément de satisfaction.
Vous pensez que cela requiert un profit particulier, ce statut d’étudiant apprenti ?
Oui. Il faut être sacrément motivé : ce n’est pas spécialement aisé de changer de rythme sur la semaine, passant d’un projet d’entreprise sur deux jours pour s’en déconnecter en arrivant sur le campus et enchainer sur les projets de l’école. Mais les avantages au final sont conséquents : j’ai un employeur qui me connaît et valorise mon parcours, une situation stable dans un poste que je connais bien et j’ai été formé en amont pour un besoin spécifique auquel j’apporte toute ma compétence, réactualisée en temps réel à l’école. Je deviens un salarié opérationnel immédiatement, un salarié repéré : cela peut apporter des options de carrière fort intéressantes.