L'innovation
Anciens à l’étranger : Alexandre Viale (EPITA 98) à Londres
04/03/2011
A peu près 10 % des Anciens de l’EPITA choisissent de poursuivre une carrière internationale. Parmi les destinations, le Royaume-Uni se révèle être l’une des plus prisées puisqu’on la retrouve en 3e position après les Etats-Unis et le Canada. C’est le pays où travaille actuellement Alexandre Viale, diplômé en 1998.
En quoi consiste votre poste et votre secteur d’activité actuels ?
Les grands cabinets d’audit financier se sont fait une spécialité depuis plus de 30 ans de créer puis de revendre des sociétés de conseil, dont la mission est d’aider leurs clients – principalement des grands comptes internationaux – à innover plus vite que la concurrence, à améliorer leur rentabilité, et à protéger leur activité commerciale.
Basé à Londres au sein d’Ernst & Young, je pilote les opérations de l’ensemble des activités de conseil en Système d’Information (IT Advisory) partout dans le monde. Comme je suis rattaché au responsable global de cette ligne de service, mes responsabilités sont variées : stratégie de marché et définition des offres, gouvernance opérationnelle et financière, maintien de la cohérence globale des activités et développement des pays émergents, veille concurrentielle et sectorielle, direction de publications diverses, alliances et partenariats, reporting au comité d’entreprise…
Quel a été votre parcours à la sortie de l’EPITA ?
J’appartiens à la promotion 98, celle d’une époque heureuse où le principal souci des étudiants consistait à savoir s’il fallait signer chez un employeur plutôt que chez un autre : 95 % des réponses à nos lettres de candidature étaient positives. Je me suis finalement décidé pour AT Kearney, une société de conseil « pur métier » dans laquelle j’ai passé deux ans comme consultant en gestion de production. J’ai ensuite rejoint Arthur Andersen ; j’y suis resté 8 ans et j’y ai embauché quelques Epitéens. J’y ai survécu à de nombreuses tempêtes… J’ai peu à peu troqué ma situation d’expert technique contre des postes à responsabilités plus managériales et commerciales, notamment dans la rationalisation des infrastructures et la réduction des coûts des technologies IT.
Durant ces 10 années de conseil opérationnel riches en expériences, en travail et en kilomètres, j’ai eu l’occasion de me confronter à toutes sortes de secteurs d’activité: dotcom, banques d’affaires, pétrole, énergie, défense, services… Je garde un goût particulier pour l’industrie dans laquelle j’ai fait mes premières armes : les biens de consommation, notamment la cosmétique et la parfumerie. J’y suis régulièrement revenu, même si les systèmes d’information n’y jouent pas un rôle crucial.
En 2007, avec quelques amis européens, tous anciens d’Arthur Andersen, nous avons décidé de rejoindre Ernst & Young. Le groupe cherchait du sang neuf afin de relancer son activité de conseil, en commençant par le Royaume-Uni, où se situe son siège.
Pourquoi avoir choisi l’étranger ?
Comme beaucoup d’expatriés, mon choix de travailler hors de France est ancré dans de profondes racines. Je maîtrise correctement quelques langues et je passe une grande partie de mes vacances à parcourir l’Europe à moto ; je suis un voyageur. L’aventure internationale faisait également partie d’un projet commun avec ma compagne, qui comme moi, a une partie de ses origines hors de France. Il ne manquait qu’une motivation professionnelle : celle de sortir du confort acquis en travaillant toujours depuis la France et d’aller au-delà des expériences de voyages – professionnelles comme touristiques – que nous avions tous deux vécues, elle, outre-Atlantique, moi, en Europe pour l’essentiel.
Le choc londonien a été considérable, tant culturellement que professionnellement. Mon cadre de travail s’est considérablement internationalisé avec des collègues aux origines les plus variées, qu’ils soient Sikhs ou Azerbaïdjanais, et des pratiques en termes de délégation et de gestion qui m’ont surpris tant elles se différencient de celles que j’avais pu connaître en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis. Ce bouleversement des repères apportait exactement l’ingrédient qu’il nous fallait pour nous donner l’envie de pousser l’expérience un peu plus ! Après un peu plus de 3 ans au Royaume-Uni, nous préparons un départ pour une autre destination, fin 2011.