Une ancienne à Singapour : Astrid Wang (EPITA 04)
Entretien avec une diplômée de l’EPITA expatriée qui travaille dans une société spécialisée dans la sécurité numérique.
En quoi consiste votre poste de chef de projet à Singapour chez Gemalto?
Gemalto est un acteur incontournable dans le domaine de la sécurité numérique, et est en particulier très présent dans le secteur de la carte à puce : cartes SIM, cartes bancaires, cartes vitales, cartes de transport, passeports électroniques, etc.
A Singapour, je suis chef de projet au sein de l’activité bancaire et je gère une équipe de développeurs. Notre équipe développe des applications VISA, MasterCard, American Express, etc. qui se retrouvent dans les poches de millions d’utilisateurs en Asie mais aussi en Europe, au Canada et un peu partout dans le monde.
Le temps entre le développement et la distribution peut être très court. C’est à la fois excitant et un peu angoissant car il faut tenir les délais et garantir une excellente qualité : les conséquences du moindre défaut sur le terrain peuvent avoir un impact de grande envergure.
Quel est votre parcours depuis votre sortie de l’EPITA?
J’ai effectué mon stage de fin d’études dans le département de recherche d’Intel à Pékin, sur le thème de la compilation pour processeurs multi-cœurs. C’était intéressant, mais j’ai compris que je préférais travailler dans un secteur d’activité où les résultats soient visibles plus rapidement, ce qui est rarement le cas dans les secteurs de la recherche.
En 2005, je suis donc revenue en France et j’ai rejoint Gemalto. Au début, en tant qu’ingénieur de développement R&D, en France d’abord, puis assez vite en Allemagne où je suis restée trois ans. J’ai commencé par faire du développement et des tests d’applications sur cartes bancaires. Puis, souhaitant me dégourdir les jambes, j’ai profité du projet national de la Gesundheitskarte en Allemagne (carte vitale allemande) pour changer complètement de poste et occuper un rôle de pré-vente et de coordination technique.
Il s’agissait d’une part, à grand renfort de déplacements à travers l’Allemagne, de trouver de futurs partenaires et distributeurs pour le lecteur de cartes santé que nous développions; d’autre part, de participer aux comités de spécification afin de comprendre les exigences techniques (infrastructures, stockage de données, sécurité des informations) liées à ce projet, et faire en sorte que notre produit soit certifié conforme. A la fin de ma période d’expatriation en Allemagne, j’ai été envoyée à Singapour.
Pourquoi avoir choisi l’étranger?
Du point de vue personnel, être à l’étranger est assez excitant pour moi car j’aime les découvertes et le pluralisme culturel. Pas besoin d’aller très loin pour être dépaysé : j’ai beaucoup apprécié l’Allemagne pour sa qualité de vie !
Du point de vue professionnel, je suis certaine également que le fait d’avoir accepté ma première mission en Allemagne m’a permis de me démarquer et m’a conféré une certaine visibilité au sein de mon entreprise, alors que je n’avais que six mois d’ancienneté. Cela est un avantage indéniable dans une entreprise internationale avec dix mille employés.
Cependant, il est certain qu’être à l’étranger représente un effort important. A Singapour, mon équipe est multiculturelle, composée de Chinois, Indonésiens, Philippins, Malaysiens et Indiens. J’ai compris que mon mode de communication habituel ne fonctionnerait pas nécessairement avec beaucoup d’entre eux, qui avaient des habitudes différentes. Il faut donc s’adapter !