Sept start-ups dans le vent : retour sur le Demo Day de StartUp42 by EPITA
Avec près de 43 start-ups accélérées en à peine trois ans d’existence, dont certaines sont désormais bien installées, StartUp42 by EPITA fait partie des accélérateurs qui comptent dans l’écosystème français de l’innovation. La structure l’a démontré une nouvelle fois le 11 février 2016 à l’occasion de son traditionnel Demo Day qui voyait les sept start-ups de sa 6e saison présenter l’avancement de leurs projets après quatre mois d’accompagnement.
Maxime Pico, directeur générale de StartUp42 by EPITA
Le succès n’attend qu’eux. C’est en substance le message qu’a adressé Maxime Wagner, le co-fondateur de Captain Contrat, aux sept équipes passées par StartUp42 lors de cette 6e saison en amont des présentations du Demo Day. Devenu cette année mentor – et même parrain de la mentor room de l’accélérateur – pour aider les futurs projets accélérés après avoir lui-même passé une saison de l’autre côté de la barrière, Maxime était là pour transmettre à son tour « l’inspiration », un état d’esprit « lean » et cette approche « bootstrap » qui lui ont permis d’être aujourd’hui à la tête d’une des legal start-ups du moment. Au vu des avancées dévoilées par le dernier cru en date de StartUp42, le message est visiblement bien passé.
Maxime Wagner de Captain Contrat
Anglais, drones et grands domaines
Premier à s’élancer face à l’auditoire, Félix Revert de SmartSubs annonçait ainsi clairement ses ambitions. En plus d’une solution d’apprentissage de l’anglais à travers l’utilisation de sous-titres, SmartSubs a développé une autre approche pour permettre au grand public d’apprendre la langue de Shakespeare de façon simple et intuitive, mais surtout d’une manière plus fun qu’en ouvrant un dictionnaire. Le résultat ? Une version beta d’un service innovant permettant de faire apparaître automatiquement les traductions des expressions et mots présents sur les pages consultées par l’internaute. De quoi espérer d’atteindre les 100 000 utilisateurs en 2016 et d’imaginer la déclinaison du service pour permettre cette fois aux anglophones d’apprendre autrement le français.
Le bilan était aussi très positif pour Blackfoot qui, avec son ambition de rendre intelligents les drones pour permettre à ces derniers d’apporter une véritable solution industrielle, a déjà trouvé une oreille attentive auprès de grands groupes, parmi lesquels Bouygues Energies & Services, l’un de ses premiers clients.
Des clients, l’équipe de Cavacave en a déjà une flopée grâce à sa marketplace haut de gamme pour les professionnels du vin qui, pour le moment, recense près de 4 000 références. Au départ pensée autour du C2C, Cavacave a ensuite bifurqué vers le C2B et ajouté un service de Wine Valuation (avec son partenaire WineForecats) pour mieux cerner les prix réels du marché du vin et prédire les prochains prix. La prochaine étape avant de sabrer le champagne ? Accentuer encore sa position à l’international. Ce n’est pas pousser le bouchon trop loin que de penser que cela sera le cas dans les mois à venir.
La santé au beau fixe
Déjà connue pour la numérisation et l’amélioration des protocoles d’évaluation des laboratoires pharmaceutiques, la start-up Ad Scientiam avait décidé de rejoindre StartUp42 by EPITA pour développer un nouveau projet : Kalm, une application pour la gestion du stress au travail. Conseils, méthodologie, suivi, missions spécifiques… cette approche nouvelle présente un réel intérêt quand on sait que trois millions de français seraient proches du burn-out. Ce ne sont pas les quelques 2 000 utilisateurs actuels de l’application qui diront le contraire.
Bien être toujours, Lumiere a également fait sensation lors de ce Demo Day. Il faut dire que la start-up, présentée il y a peu au Consumer electronic show (CES) 2016 de Las Vegas, est à l’origine d’un diffuseur d’huiles essentielles connecté et design très prometteur. Preuve s’il est en, le lancement de sa campagne de crowdfunding sur Kickstarter qui s’est vue attribuer le fameux macaron « Staff Pick », souvent synonyme de futur succès. Lumiere ne cache d’ailleurs pas ses intentions et compte bel et bien devenir dans les années à venir l’un des acteurs majeurs de ce marché en plein expansion.
De l’ambition, Charles-Elie Labroy et Maxime Lonné, les deux cofondateurs de BodyWHAT en ont aussi à revendre puisqu’ils aspirent à séduire tous les « fitness geeks » connectés avec leur système d’analyse photographique instantanée de l’indice corporelle permettant de définir un coaching personnalisé. C’est d’ailleurs bien parti : leur version beta lancée en janvier 2015 compte déjà 9 000 utilisateurs mensuels.
ProcessOut : « StartUp42 était une évidence »
Dernière start-up à présenter son activité lors de ce Demo Day, ProcessOut est la création de Cyril Chemla, Louis-Paul Dareau et Manuel Huez (EPITA promo 2018), trois étudiants de 3e année. Après quatre mois intensifs, mêlant études à l’EPITA et développement entrepreneurial, Manuel fait le bilan de l’expérience StartUp42.
Qu’est-ce que ProcessOut ?
Il s’agit d’une solution d’intégration des moyens de paiement en ligne pour les particuliers et les commerçants. À la base, nous sommes partis du constat simple qu’intégrer ces moyens de paiement était très difficile pour la plupart des gens et des entreprises, cela demandant de devoir recruter un développeur spécialiste de la question pour implémenter le service, le mettre à jour, le sécuriser, etc. Bref, cela représente du temps et de l’argent. ProcessOut répond à cette problématique en proposant avec une solution simple et adaptée à tous les moyens de paiement existants, qu’ils soient globaux – carte de crédit, Paypal – ou locaux, à l’instant d’Alipay en Chine.
En plus de ça, nous proposons également les outils complémentaires, comme le fait de pouvoir recevoir des analytics pour chaque transaction réalisée ou la mise en place d’une prévention contre la fraude assez élevée permettant, par exemple, de bloquer un utilisateur frauduleux avant même qu’il ne tente de réaliser une transaction.
Pourquoi avoir choisi de rejoindre StartUp42 ?
D’abord pour sa proximité. Étant donné que nous sommes étudiants à l’EPITA, c’était facile pour nous de nous y rendre. Une autre raison, c’est sa réputation d’accélérateur assez porté sur la technique, ce qui correspondait bien au profil de notre entreprise. Enfin, ce qui nous intéressait également, c’était l’absence de prise de part dans la start-up. Contrairement à beaucoup d’autres accélérateurs et incubateurs, StartUp42 ne le fait pas.
Que retiens-tu de ces quatre mois d’accélération ?
Les mentors ont tous été très intéressants et nous ont donné beaucoup de conseils permettant à notre projet de se développer, d’être optimisé pour réussir. Je retiens aussi la très bonne ambiance entre les différentes entreprises : ici, chaque entreprise aide l’autre à progresser, à résoudre des problèmes, partage ses contacts, etc.
Quelle est la suite pour ProcessOut ?
Si, pendant StartUp42, nous nous sommes concentrés sur le peaufinage de l’aspect technique de notre service, nous allons désormais nous concentrer sur la prospection de clients et sur l’agrandissement de l’équipe. Nous avons déjà signé avec un grand nombre de clients étrangers. Notre croissance est donc déjà importante – +110% en janvier par rapport à décembre – et nous voulons qu’elle le soit encore plus d’ici les prochains mois.
Le mot de Maxime Pico, directeur général de StartUp42 by EPITA :
« Cette 6e saison a été super pour les sept start-ups qui ont beaucoup appris en termes de méthodologie et d’état d’esprit. Chacune d’entre elle a posé les bonnes bases pour aller très loin et je suis d’ores et déjà impatient de voir ce qu’elles vont donner d’ici les prochains mois. Je ne serai pas surpris si certaines d’entre elles deviennent des leaders mondiaux de leur secteur d’ici cinq ans. »
Le mot de Joël Courtois, directeur général de l’EPITA :
« C’est toujours un moment important d’arriver au terme d’une période d’accélération. Les saisons de StartUp42 s’enchaînent et de plus en plus de candidats se présentent, rendant la sélection de plus en plus difficile à faire. Cet état d’esprit favorisant l’innovation, cette valorisation de l’effort et du travail d’équipe, ce sont deux valeurs inscrites dans le code génétique de l’EPITA comme dans celui de StartUp42. Et depuis 2015 et la mise en place du French Tech ticket qui permet aux entrepreneurs étrangers d’intégrer la structure, on retrouve également chez l’accélérateur cette dimension internationale si chère à l’EPITA. »