Olympiades Internationales d’Informatique 2016 : l’équipe de France en route pour Kazan
Pendant que les JO agitent le Brésil, d’autres olympiades se tiendront du 12 au 19 août 2016 : les Olympiades Internationales d’Informatique (IOI). Organisée cette année dans la ville de Kazan en Russie, cette compétition qui s’adresse aux jeunes passionnés d’informatique de moins de 19 ans accueillera les sélections nationales de près de 80 pays. La France y sera également représentée grâce au quatuor de choc composé par Félix Breton, Arthur Léonard, Thomas Sepulchre et Théophane Vallaeys, tous accompagnés et entraînés par l’association France IOI. Présent avec ses partenaires à l’EPITA au mois de juillet dernier à l’occasion de la finale du concours Algoréa 2016 organisée sur le campus de l’école, Thomas Sepulchre, 17 ans et déjà là lors des IOI 2015, livre ses impressions avant le grand départ.
De gauche à droite : Félix Breton, Thomas Sepulchre, Théophane Vallaeys et Arthur Léonard
Comment t’es-tu retrouvé à intégrer l’équipe de France ?
J’ai d’abord commencé par faire des compétitions de mathématiques. Un jour, au cours d’un stage de maths justement, Vincent Jugé, un entraîneur du stage, m’a suggéré d’aller faire un tour sur le site de France IOI en me disant que j’allais sûrement trouver ça sympa. C’est ce que j’ai fait et ce qui m’a permis par la suite d’être sélectionné pour les IOI l’année dernière et une nouvelle fois cette année.
Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce concours ? Pourquoi être passé des mathématiques à l’informatique ?
Ce n’est pas si différent en fait. À chaque fois, on se retrouve confrontés à des problèmes théoriques et on doit chercher la meilleure solution. C’est le genre de choses que j’apprécie. J’aime bien l’idée de pouvoir trouver la solution la plus élégante et efficace possible.
Comment te prépares-tu pour les Olympiades ?
On fait beaucoup d’exercices, notamment ceux des éditions précédentes. L’objectif, c’est d’être prêt pour le début de l’événement.
Quelle est l’ambiance qui règne au sein de l’équipe ?
En général, elle est plutôt studieuse. L’ambiance est bonne et cela s’explique simplement par le fait que nous sommes tous là par passion !
Quels sont vos objectifs pour cette édition 2016 ?
Collectivement, on aimerait bien repartir avec une médaille par personne, ce qui est jouable normalement. À titre personnel, j’aimerais bien décrocher une médaille d’argent, mais cela risque d’être compliqué. L’année dernière, j’ai pu obtenir une médaille de bronze en étant malgré tout assez loin des places permettant d’acquérir celle en argent. J’espère tout de même avoir assez progressé pour y arriver cette année, mais rien n’est moins sûr. On verra bien sur place.
Quelle est la position de la France dans la compétition ?
Disons qu’elle se situe dans la moitié du classement. Cela peut paraître raisonnable en soi, mais ce n’est pas suffisant pour un pays développé. À titre de comparaison, les meilleures années, nous récoltons quatre médailles, une pour chaque membre de l’équipe, tandis que les Américains ou les Australiens repartent avec quatre médailles d’or tous les ans. Les Allemands aussi nous battent tous les ans alors que, pourtant, c’est un pays de taille comparable au nôtre.
Cette différence est-elle liée aux moyens mis en place dans ces autres pays ?
Oui. Un bon exemple, c’est l’absence de l’informatique dans les écoles françaises. Même si certains jeunes développent tout de même une passion pour la chose de leur côté, ça créé forcément un retard certain vis-à-vis des autres nations. Commencer à l’école est un vrai plus.
Au final, quels sont les grands favoris de cette compétition ?
Sans hésiter, plus que les Américains ou les Australiens, ce sont les Chinois et les Sud-Coréens. Ils ont vraiment un très haut niveau, probablement parce qu’ils s’entraînent encore plus que les autres.
Sinon, tu viens d’obtenir le Bac. Que comptes-tu faire plus tard ?
À la rentrée, je vais faire une prepa. Mon souhait serait d’intégrer une école d’ingénieurs par la suite. Après, je me laisse encore du temps pour choisir ma future vocation.