L’informatique, un secteur immunisé contre la crise ?
Avant même d’être terminée, 2020 fait déjà office d’année noire pour de nombreux acteurs de l’économie impactés par la Covid-19. Pour autant, les professionnels du numérique et de l’informatique parviennent encore à tirer leur épingle du jeu sur le marché du travail. Les ingénieurs formés par l’EPITA ne font évidemment pas exception.
Pendant la crise, le besoin en recrutement continue
Les développeurs, ingénieurs et hauts-profils de l’informatique n’avaient pas réellement à se plaindre avant l’arrivée de la Covid-19 tant ils attiraient fortement l’attention des recruteurs. Les chiffres de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) en témoignent : de 2014 à 2019, le « recrutement cadre numérique » est passé d’environ 35 000 postes à près de 60 000, soit une croissance annuelle de création d’emplois de près de 14 %. Quant aux jeunes diplômés (cadres de moins de 6 ans d’expérience), ils représentaient environ 2/3 des embauches. L’année 2020 devait d’ailleurs être du même acabit, avec une prévision de près de 67 000 embauches de cadres dans le numérique. Mais voilà, la situation sanitaire a changé les choses, pas tellement en matière de demande (les profils sont toujours très courtisés et les besoins des structures réels), mais en matière de concrétisation : confinement oblige et faute de suffisamment de profils disponibles, près de ¾ des entreprises ont eu des difficultés pour dénicher leurs futurs collaborateurs. Surtout, la plus-value du numérique dans cette période particulière (qui voyait les habitants de nombreux pays avoir recours aux outils numériques pour travailler, se divertir ou communiquer) a encore renforcé la désidérabilité des recruteurs pour les professionnels de la tech, en particuliers dans les métiers de l’ingénierie software (cybersécurité, architecture informatique, infrastructures, intelligence artificielle, data, systèmes embarqués, multimédia et traitement d’image…). Les nouveaux talents de l’informatique ont, en tous cas, plus que jamais l’embarras du choix. Une opportunité pour celles et ceux qui ont choisi, entre autres, une école d’ingénieurs comme l’EPITA.
Pour Claire Lecocq, récemment invitée sur le plateau de BFM Business pour aborder la situation actuelle, l’optimisme reste donc de mise. « Avant le confinement, le marché était très tendu, avec plus d’offres que de profils disponibles, rappelle la directrice déléguée de l’EPITA Paris. Ainsi, 85 % des entreprises disaient avoir du mal à recruter. Depuis, la crise a permis un rééquilibrage, avec davantage d’offres ciblant désormais les métiers de l’ingénierie software, et cela se voit chez nous, notamment à travers la concrétisation de stage de CDD/CDI chez la grande majorité de nos étudiants appartenant aux Majeures liées à ces sujets. On constate même que le secteur du numérique a tout de même résisté en ces temps troubles, 70% des jeunes diplômés de l’EPITA étant aujourd’hui en activité ! »
Claire Lecocq sur le plateau de BFM Business
Les projets sont de retour
Seul bémol, le milieu du consulting qui s’est inscrit dans une tendance différente, avec deux fois moins de transformation de stages en emplois. La faute aux grands projets de transformation logiquement mis en pause ou mis de côté en attente d’une évolution de la situation sanitaire et économique. Mais là encore, des signaux positifs sont à noter. « Le marché montre des signes de reprise, même légers, affirme Claire Lecocq. 86 % des entreprises disent redémarrer leurs projets et enregistrent une reprise de leur activité commerciale ! On peut donc imaginer que dans le domaine des SMACs (Social-Mobility-Analytics-Cloud), les projets stratégiques faisant office de moteurs du marché, vont reprendre leur place. D’ailleurs, nos entreprises partenaires ne nous disent pas le contraire : elles prévoient d’investir dans le cloud pour mieux exploiter leurs données et pour des raisons de disponibilité. »
Le numérique, de plus en plus incontournable
Cette volonté des entreprises coïncide avec le bouleversement vécu par les salariés lors du confinement. En effet, la crise a plus que jamais démontré l’importance grandissante de la place occupée par le numérique dans nos vies personnelles comme professionnelles, rendant incontournable la transformation par le numérique des entreprises. « Cela impactera les métiers de l’entreprise, le management et bien d’autres domaines, analyse Claire Lecocq. Il y a une prise de conscience que le numérique peut être au service de l’entreprise, en conciliant performance et responsabilité. Enfin, cette crise a fait émerger de nouvelles demandes de la part des salariés. Par exemple, 90 % de nos jeunes diplômés n’envisagent pas de devoir être sur leur lieu de travail quotidiennement. C’est un vrai changement ! » Cette évolution des mœurs et des pratiques nécessite de nouvelles priorités (recentrage sur l’expérience utilisateur, déploiement des services en ligne…) et surtout un besoin accru de développeurs et ingénieurs pour mener à bien ces réorientations, actualiser les infrastructures existantes, « doper » les réseaux et serveurs ou encore revoir les politiques de sécurité pour assurer l’intégrité des systèmes d’information et la protection des utilisateurs. De quoi faire des EPITéens des cibles idéales pour les entreprises françaises… et internationales.
L’EPITA, un passeport vers la réussite
En effet, déjà plébiscités par les grandes entreprises internationales (21% des diplômés de la promotion 2019 travaillent à l’étranger), les EPITéens bénéficient de deux atouts de poids. Le premier est lié à la solide réputation de l’école en matière d’innovation et de maîtrise des technologies numériques de pointe, associée à la dimension internationale et interculturelle promue par son cursus (symbolisée notamment par le traditionnel semestre à l’International de 2e année).
Le second atout porte sur l’existence même du modèle ingénieur français, un modèle qui, historiquement, a toujours façonné des professionnels très appréciés aux quatre coins du globe. De Londres à Palo Alto, l’ingénieur français est ainsi reconnu comme une personne qui, en plus de posséder des connaissances scientifiques fortes, maitrise également les fondamentaux et jouit d’une expertise technique dans un domaine pointu tout en faisant preuve de qualités annexes (management, gestion de projets…). Autrement dit : les développeurs et ingénieurs de l’EPITA auront toutes les cartes en main pour participer au rebond de l’économie post-Covid-19. Ils seront même en première ligne.