« À l’EPITA, ce n’est pas du chacun pour soi »
Jusqu’au 30 avril 2021, les jeunes filles de Terminale peuvent candidater pour tenter d’obtenir une bourse spéciale facilitant leur entrée à l’EPITA afin d’embrasser une carrière passionnante dans le numérique. Parmi les heureuses bénéficiaires de cette bourse initiée en collaboration avec l’association Article 1, l’école Epitech et Amazon se trouve Emelda Honba Wogse (EPITA promo 2025), aujourd’hui étudiante en 1re année sur le campus de l’EPITA Paris.
L’EPITA vous propose d’en savoir plus sur cette future ingénieure qui aime particulièrement relever les challenges !
Quel est ton parcours ?
Emelda Honba Wogse : Je suis née au Cameroun et j’y ai étudié jusqu’en classe de 6eme avant que ma famille ne vienne en France. J’ai donc commencé ma scolarité ici à partir de la 5eme et cela a été un tout nouveau monde pour moi car, au Cameroun, tous mes cours ne se faisaient alors qu’en anglais. Les débuts ont été très compliqués et j’ai dû bien mettre six mois avant de pouvoir maîtriser les bases de la langue. J’ai lu beaucoup de livres, regardé énormément d’émissions, de vidéos… Bref, tout ce qui me permettait de m’améliorer. Mon collège d’alors se situait dans le Val-d’Oise et puis, au moment d’entrer au lycée, j’ai déménagé dans le Val-de-Marne, à Fresnes. J’ai alors intégré le Lycée Frédéric Mistral, un établissement qui avait pour réputation d’être vraiment très exigeant avec les élèves. J’ai voulu y aller car j’aime avant tout m’imposer des challenges. S’il faut travailler énormément pour réussir, cela ne me fait pas peur ! Là-bas, même si je n’étais qu’une élève assez moyenne, je suis tout de même parvenue à intégrer la filière scientifique puis à obtenir mon Bac avec une mention Assez Bien. Et aujourd’hui, me voilà à l’EPITA !
L’ingénierie t’a toujours attirée ?
En fait, j’ai longtemps d’abord pensé faire une école de médecine. Et puis, un peu avant l’ouverture de Parcoursup lors de ma Terminale, je me suis posée un soir chez moi pour tenter de répondre à cette question : « Qu’est-ce que tu as vraiment envie de faire ? » Je me suis mise à faire le tri de ce que j’aimais, à peser le pour et le contre, et, au fil de ma réflexion, j’ai réalisé qu’il y avait une matière que j’ai toujours beaucoup appréciée, au Cameroun comme en France : les mathématiques. J’aime la logique, quand tout s’emboite parfaitement… Les mathématiques, c’est la matière parfaite ! Et comme j’avais envie de continuer là-dedans, j’ai choisi de ne pas me diriger vers médecine, mais plutôt vers l’ingénierie. J’ai alors commencé à chercher quoi faire après le Bac.
C’est à ce moment-là que tu as voulu rejoindre l’EPITA ?
Oui et c’est à cette période que mon professeur principal nous a parlé du Concours Advance en nous donnant la brochure de l’EPITA. Cela m’a bien aidée car, étant focalisée sur médecine jusqu’à présent, je n’avais jamais cherché à découvrir d’autres écoles lors des salons étudiants – dans ma tête à l’époque, c’était médecine et rien d’autre. Certains amis m’ont alors déconseillé d’y aller, en me disant que c’était une école très difficile, que j’allais sûrement décrocher et, surtout, que l’informatique était un domaine de garçons. Sauf que moi, quand on me dit « N’y va pas », mon premier réflexe, c’est de répondre « Pourquoi ? » ! J’ai donc opté pour le vœu du Concours Advance sur Parcoursup, un peu comme une bouteille jetée à la mer. C’était ça passe ou ça casse, mais au moins, j’aurai essayé ! D’ailleurs, à ce moment-là, je ne pensais pas rentrer directement dans une école d’ingénieurs : j’étais plus dans l’optique de d’abord faire une licence de maths/info ou un DUT. Je faisais le tour des forums, me renseignais sur les débouchés, etc. Et quand j’ai vu que je commençais à être acceptée par des écoles d’ingénieurs du Concours Advance, cela a complétement changé mes plans ! Sauf que ma mère m’avait dit que ce serait sûrement compliqué de payer une école d’ingénieurs… À contrecœur, j’ai donc commencé à refuser les vœux, jusqu’à que je sois admise à l’EPITA Paris. Là, cela m’a fait vraiment réfléchir, même si je ne voyais pas de solution… Le soir-même, mon professeur principal m’envoyait un mail pour me féliciter, me dire que c’était une chance énorme, que j’avais le potentiel pour réussir et qu’il espérait que j’allais accepter. Sauf que c’était impossible pour moi de financer ces cinq années d’études. Il m’a alors renvoyé un long mail pour me dire qu’il fallait que je tente le tout pour le tout, que je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité ! J’en ai alors parlé à mes parents et ma mère m’a dit qu’elle verrait mais que cela risquait d’être très compliqué. Le lendemain matin, ils sont allés à la banque, mais là, le prêt n’était pas réalisable. J’étais effondrée ! Mais heureusement, l’après-midi, une personne de l’EPITA m’a contacté pour savoir si j’avais besoin d’informations supplémentaires et c’est là qu’elle m’a parlé de cette bourse spéciale à laquelle je pouvais prétendre. Cela a alors tout changé. Et quand, plus tard, j’ai su que je faisais partie du programme de cette bourse, je suis passée du désespoir au comble du bonheur.
Depuis quand t’intéresses-tu à l’informatique ?
Le déclic a vraiment eu lieu à mon arrivée en France. Il faut dire que, durant les six mois de transition de l’anglais au français, mon seul outil de travail a été mon ordinateur. C’est par lui que j’ai pu me cultiver, avancer, progresser… Et forcément, au bout d’un moment, cela m’a donné envie de m’intéresser à l’informatique, de faire des recherches sur comment cela pouvait fonctionner… Mais au final, ce n’est réellement qu’en Première au lycée que j’ai réalisé que l’on pouvait étudier dans ce domaine et faire de l’informatique son métier. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais ! (rires)
Tu as commencé à suivre les cours de l’EPITA à la rentrée 2020. Que penses-tu de ces premiers mois ?
Ce qui me plaît le plus, c’est l’ambiance. Ici, on sent un véritable esprit d’entraide et ce n’est pas du tout du chacun pour soi ! Tout le monde est dans le même bateau et travaille ensemble : chacun vient épauler l’autre pour surmonter ses difficultés. On travaille à notre rythme en aider l’autre à combler ses défauts… On avance tous dans la même direction ! D’ailleurs, cela montre bien que l’on peut être une fille et étudier à l’EPITA ! Bon, c’est vrai que nous ne sommes pas encore très nombreuses, mais moi, je me débrouille plutôt bien dans les différentes matières et je me sens à ma place. Tous ceux qui me disaient au lycée que l’informatique n’était pas pour les filles, ils se trompaient.
Vous êtes une élève de Terminale et souhaitez suivre les traces d’Emelda ? N’hésitez pas à candidater ici (réouverture des candidatures en avril 2023)
« On a vraiment de bons professeurs qui savent faire aimer leurs matières »