L’ouvrage collectif « Big, fast et open data. Décrire, décrypter et prédire le monde : l’avènement des données », édité par l’EPITA et FYP Éditions, remporte le Prix du Livre Cyber lors du Forum International de la Cybersécurité 2015
Avec sa volonté permanente de contribuer à l’intelligence informatique et décrypter des changements induits par les TIC, l’EPITA a édité un nouvel ouvrage collectif, « Big, fast et open data. Décrire, décrypter et prédire le monde : l’avènement des données », en marge de l’anniversaire des 30 ans de l’école. Ce livre s’inscrit dans la lignée des deux précédents titres parus dans cette collection co-éditée avec FYP Éditions : « TiC 2025, les grandes mutations » (2010) et « TiC 2013, les nouveaux temps réels » (2012). Il vient d’être récompensé ce 20 janvier par le Prix du Livre Cyber lors de l’édition 2015 du Forum International de la Cybersécurité (FIC).
Vers un nouvel âge des données
Qu’on les nomme big data, fast data ou open data, ces éléments de base du numérique sont en train de modifier toutes les sphères de notre existence en révolutionnant la science, le marketing, la santé, le business, les rapports humains, le sport, etc. Cet ouvrage donne la parole à plus d’une vingtaine d’experts français et internationaux qui analysent en profondeur des changements induits par cette nouvelle ère de l’informatique et décodent le nouvel écosystème des data, la mutation des métiers actuels et ceux qui émergent. Yannick Lejeune (EPITA promotion 2000), directeur Internet du Groupe IONIS et directeur de la publication revient sur la genèse ainsi que l’intérêt de ce livre « data centré ».
Pourquoi un livre sur le phénomène des données ?
L’idée de notre collection est de traiter à chaque parution d’un domaine moderne et incontournable de l’innovation. Les data se sont imposées comme le sujet à traiter cette année, même s’il s’agit d’un vieux « serpent de mer » : j’ai moi-même étudié le datamining il y a 15 ans à l’EPITA et on se posait déjà la question du traitement de données massives. Entretemps, la loi de Moore s’est appliquée et les capacités de traitement et de stockage ont augmenté de manière drastique. Parallèlement, la création de données s’est accrue de manière exponentielle : on estime que 90 % des données mondiales ont été produites dans les deux dernières années et que le phénomène s’accélère. Ces données proviennent des utilisateurs, des logiciels, des services, et avec l’avènement de l’Internet des objets, de multiples capteurs qui nous entourent. C’est cette convergence des moyens de traitement et des sources qui fait émerger un nouvel âge des données.
Elles ont des usages multiples…
Si tout le monde travaille sur les données et si celles-ci sont omniprésentes, la question se pose maintenant de savoir comment faire « parler » et pourquoi. Tous les secteurs sont aujourd’hui impactés. Le business, évidemment mais toutes les sphères professionnelles dans leur sillon. À partir de la même source de données, nous sommes tous capables d’imaginer un certain nombre d’usages mais quels sont ceux qui font sens ? Si on est commercial, on peut analyser un comportement consommateur ; si on est sociologue, on peut analyser des modes de vie ; si on est coach sportif, on peut analyser des performances ; les médecins peuvent aussi bien faire de l’épidémiologie que du diagnostic individuel…
À titre personnel, nous sommes de plus en plus monitorés, ne serait-ce que via nos smartphones, ceux-ci stockent nos données dans un nuage, voire les partagent. Se pose alors des questions pour l’individu (« Souhaité-je être décrit par mes données ? »), mais aussi pour la société. Les technologies de fast data visant à « anticiper l’avenir » en temps réel, les algorithmes utilisés créent des corrélations qui peuvent faire naître des dérives. Pour caricaturer : si mes données montrent que tous les criminels ont mangé des pommes dans leur vie, que dois-je faire quand je détecte que quelqu’un en mange une ? Il y a là des questions qu’on se posait avant dans les livres de science-fiction. On assiste à un phénomène de bascule.
Est-ce une véritable révolution ?
« Révolution » est surtout un terme marketing. En informatique, on parle plutôt de « rupture technologique ». Là, il ne s’agit pas de rupture nette dans la mesure où Internet est l’un des catalyseurs du mouvement et que le réseau est là depuis quelques années maintenant. Disons que les prédictions de marché montrent que l’on n’en est qu’au démarrage, et que l’on sent nettement l’accélération des questionnements et des innovations dans le domaine. L’EPITA qui joue un rôle de précurseur et d’éclaireur dans le numérique se devait d’apporter sa contribution.
Ils ont contribué à « Big, fast et open data. Décrire, décrypter et prédire le monde : l’avènement des données »
Henri Verdier, administrateur général des données de l’État français ; Viktor Mayer-Schönberger, Oxford Internet Institute ; Alex « Sandi » Pentland, laboratoire de Dynamique Humaine du MIT ; Rand Hindi, Snips ; James Malone, Gary McCoy et Michael Regan, Catapult Sports ; Sébastien Bombal, responsable de la majeure Systèmes, Réseaux et Sécurité (SRS) de l’EPITA et directeur des opérations d’Orange Cyberdéfense ; Réda Dehak, responsable de la majeure Sciences Cognitives et Intelligence Artificielle (SCIA) de l’EPITA et enseignant-chercheur au Laboratoire de Recherche et Développement de l’EPITA (LRDE) ; Cyril Reinhard, responsable de la majeure Multimédia et Technologies de l’Information (MTI) de l’EPITA et directeur marketing produit d’Acquia ; Laurent Letourmy, Ysance ; Jonathan Morin, Ubisoft ; Emmanuel Raviart, Étalab ; Arnaud Coustillière, Amiral, Officier général à la Cyberdéfense, État-Major des armées ; Philippe Sajhau, IBM France ; Alain Bensoussan, avocat ; Stéphane Distinguin, Cap Digital et FaberNovel ; Alain Levy, Weborama ; Gilles Babinet, représentant de la France sur les enjeux numériques auprès de la Commission européenne ; Mathias Herberts, Cityzendata ; Frédéric Hemmer et David Rousseau, CERN ; Célya Gruson-Daniel, HackYourPhD.
Les autres nommés du Prix du Livre Cyber
En plus de de l’ouvrage de l’EPITA, deux autres livres ont également reçu une distinction lors du FIC 2015. Il s’agit de « Cyberespace : enjeux géopolitiques » par la Revue Hérodote (éditions La Découverte) et de « Cyberstratégie – Alliances et mésalliances dans le cyberespace » d’Olivier Kempf (éditions Economica). Retrouvez la liste de tous les nominés sur le site du FIC.